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3 - Atelier "Pique-nique littéraire tiré du sac"
Pique-nique littéraire tiré du sac
Objectif : Mettre en commun ce qui nous appartient en vue d'une coopération créative.
Dispositif : choisir et agencer 3 objets personnels avec les objets des autres participants, sur
un espace commun, en créant du sens, puis écrire un texte libre (récit, poème, chanson...) en
ayant conscience du détournement des images liées aux objets pour une création collective.
Mode : Oralité (présentation des objets). Agencement des objets dans l'espace commun.
Ecriture. Lecture. Verbalisation.
cliquez dessus pour grossir l'imageNotes et impressions
La salle n’offre qu’un espace exigu pour se déplacer, petite table rapportée pour faire la « scène ».
La recherche des objets s'est faite rapidement.
1-Les objets sont d’abord présentés lors d’un tour de table. Les choix sont divers et variés tout comme leur charge émotive.
Présenter les objets oralement permet, si l’objet est chargé d’émotivité, de le mettre en valeur avant de passer à l’écriture. Cela participe aussi à la revalorisation de soi.
2-La sculpture se construit petit à petit, chacun venant déposer un de ses objets en relation avec les autres. Ils sont « mis en scène ». Laisser du temps.
Règles à préciser : On ne recouvre pas les objets complètement ; on ne déplace pas les objets posés.
Avec des enfants, il faut aussi penser à rappeler les valeurs de respect…
3-Chacun choisit d’écrire son histoire à partir de plusieurs objets en tenant compte de ce qu’il a entendu à leur sujet, à faire des choix.
4-Avant de faire lire les textes, préciser que chacun doit lire son texte, sans rien dire d’autre.
Quand les textes sont lus, veiller à une lecture assez lente et à laisser perdurer un silence à la fin de chaque texte pour permettre aux autres de se l’approprier.
Si les textes sont retravaillés ensuite, individualiser les conseils par rapport au niveau de chacun.
À partir d’objets très individuels, la sculpture est coopérative.
L’écriture est individuelle mais se nourrit des autres.
Un exemple:
Grand-père est mort. Buvons à sa mémoire. Champagne !
Lui si bon vivant qui m’a appris la vie : carte souvenir de la rue qui l’a vu grandir, où je venais souvent le voir.
Lui si bricoleur, toujours avec son couteau dans la poche, son « Laguiole », qu’il déposait religieusement sur la table au début de chaque repas.
Lui, l’âme de la famille, pour qui les repas ensemble étaient si importants.
Lui qui notait tous les événements avec ses bouts de crayons qui traînaient toujours au fond de sa poche ou sur l’oreille. Des petits bouts de papier, il en mettait partout puis les triait et remplissait ses dossiers.
Heureusement que grand-mère était là pour taper à l’ordi et tout nous transmettre, à nous et à nos enfants. Vive la liseuse.
Buvons un coup et réjouissons-nous. Champagne !Autre exemple:
Sur une table neutre, voici des objets chargés d’émotion. Ils sont intimes et symbolisent pour chacun d’entre nous, une tranche de vie, photo de la rue de notre enfance, un mode de vie, carte « Grand Voyageur », des objets précieux, reflet de notre « MOI » déposé avec tendresse et regardé avec beaucoup de respect.
Un petit peu de chacun d’entre nous, qui nous rapproche et nous soude encore plus.
Un beau moment de partage !
Autre exemple:
Les caresses sans prix
De la mine et de l'encre
Clés d'un foyer ami
Au cœur rouge ou persan
Les objets de notre antre
Pierres précieuses de nos vies
Cartes, couteau laguiole
Tout et Rien ne s'étiolent
Autre exemple:
Je le trouvais là par terre, en plein milieu du couloir sale, entres des chewing-gums écrasés et des vieux tickets de métro. Je le ramassai comme un réflexe maniaque, poussé par l’habitude à ne rien laisser traîner. Il était un peu écorné et ses pages noircies d’écriture. Je l’ouvris machinalement. A l’intérieur s’y trouvait une carte postale illustrée d’une peinture de Mucha. Au dos, la carte était vierge. Seul le nom de l’exposition y figurait. « Mucha, Musée d’Orsay, 26 janvier – 14 mars 2017 ».
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